1er cycle, Autonomie et consommation, Des êtres libres

Réflexion éthique: Tricher (1er cycle)

J’avais préparé une activité de réflexion sur l’évaluation pour mes élèves, après avoir lu des articles concernant les stratégies utilisées pour tricher lors des évaluations faites à distance pendant le confinement. J’en avais d’ailleurs fait un article ici: https://laprofdecr.ca/2021/09/21/le-confinement-a-profite-aux-cegepiens-tricheurs/

Par la suite, j’ai monté une activité assez complète (elle pourrait se faire sur deux périodes), en deux versions différentes: une pour le premier cycle et l’autre pour le deuxième cycle. J’ai déjà publié la version deuxième cycle, vous pourrez la trouver par ici: https://laprofdecr.ca/2022/03/15/reflexion-ethique-tricher/

Aujourd’hui, c’est la version pour le premier cycle que je vous propose. Je dis premier cycle, mais c’est en 2ème secondaire que je la réalisais. Des élèves de première secondaire vraiment forts pourraient quand même la réussir.

Les objectifs étaient à peu près les mêmes que pour les élèves du 2ème cycle, soit réfléchir aux raisons pour lesquelles les élèves doivent être évalués, à qui servent les résultats, pourquoi les élèves prennent-ils la chance de tricher? Dans tous les cas, des discussions intéressantes ont lieu.

Aperçu du document de présentation

Par la suite, je soumettais quelques mises en situation aux élèves. Je faisais la première avec eux (modelage) alors qu’ils pouvaient réaliser les suivantes en équipe. L’objectif était surtout de réfléchir aux conséquences possibles, autant positives que négatives, de certains choix. Par exemple, si je choisis de copier un texte trouvé sur internet, que pourrait-il se produire? Si je choisis de ne pas le faire, quelles pourraient être les conséquences?

Le premier travail à faire

La deuxième étape, c’est une réflexion éthique. Je la faisais entièrement avec les élèves, un peu sous forme de notes trouées. Cela leur permettait d’avoir un exemple qu’ils pouvaient conserver comme référence pour les prochaines, plus tard dans l’année. Il faut dire que cette activité était réalisée pendant les tout premiers cours de l’année scolaire.

Aperçu de la réflexion éthique des élèves

Le document corrigé est fait en version projetable. Il pourrait être réservé à l’usage du prof, mais il a été créé avec l’objectif d’être projeté pour que les élèves puissent noter les réponses. Mais vous en ferez bien ce que vous voudrez 😉

Aperçu du document corrigé

Donc voilà, tout ceci pour vous dire que le document de présentation comprend environ 20 diapositives, le document de l’élève fait 6 pages, et le document corrigé comprend 12 diapositives. Le document de l’élève contient également une liste de valeurs, ce qui est bien utile en cours d’année.

J’ai aussi mis une grille d’évaluation rapido-presto à cocher, ce qui permet de garder des traces dès les premiers cours de l’année scolaire. C’est un luxe dont on ne peut pas se passer, étant donné le peu de périodes dont on dispose avant le premier bulletin!

L’ensemble des documents est disponible au téléchargement, moyennant quelques deniers, ici: https://www.mieuxenseigner.ca/boutique/la-prof-decr

Bon cours, là!

2eme cycle, Les questions existentielles

Destin ou libre-arbitre

Dans le cadre du thème sur Les Questions existentielles, on pourrait se poser des questions sur le destin de l’être humain. Est-il écrit par d’avance par Dieu ou une autre force supérieure? Sommes nous libres de faire les choix qui façonnent notre destin? Quelle est l’influence de notre génétique, de notre environnement, de notre histoire sur la personne que nous sommes?

Notre histoire peut-elle être devinée d’avance?

J’ai préparé un Power Point pour soutenir une discussion de groupe à ce sujet. Par exemple, quand on dit que « rien n’arrive pour rien » ou que « Dieu envoie ses pires épreuves à ses meilleurs soldats », n’est-ce pas une forme de prédestination? Le fait de croire que certains événements ont un sens, qu’ils arrivent pour nous préparer à notre destin, n’est-ce pas surtout une façon de se réconforter devant les nombreuses injustices de la vie?

Nous pouvons également tenter de trouver réponses à ces questions dans un cadre non religieux. Sommes nous le produits de notre environnement, ou avons nous surtout le choix de vivre la vie que nous voulons vivre? Jusqu’à quel point sommes nous influencés par notre famille, notre milieu, notre entourage, le fait d’avoir un environnement positif ou au contraire, plein de lacunes et de difficultés?

Par exemple, dans le cadre d’un procès pour des crimes contre la personne qui nous paraissent particulièrement répugnants (assassinat ou abus sur des femmes ou des enfants, par exemple), on mettra souvent de l’avant le fait que l’accusé a souffert d’une enfance malheureuse, qu’il a lui-même été victimes d’abus. Pourtant, la majorité des gens qui sont victimes d’abus ne deviendront pas des personnes violentes. Est-ce parce que ces personnes sont plus résilientes, ou sont-elles tout simplement nées avec plus de courage que ceux qui deviennent des criminels à leur tour?

Pour alimenter la discussion, j’y présente le cas de deux frères jumeaux qui ont été séparés à la naissance par accident et qui ont été élevées dans deux familles différentes sans se rencontrer. À l’âge adulte, ils se sont finalement rencontrés et ont découvert des similitudes troublantes entre leurs deux vies.

La présentation sert surtout comme outil d’introduction et comprend les réponses aux questions que les élèves ont dans leur document de travail.

Aperçu de la présentation
Un autre aperçu de la présentation

J’ai préparé pour les élèves un document de travail qui comprend un texte plus détaillé avec plusieurs arguments et pistes de réflexion pour chacune des conceptions présentées plus haut.

Un aperçu du texte présenté aux élèves

Le document est suivi d’un certains nombre de questions qui permettent de faire la différence entre la notion de prédestination et celle de libre-arbitre. Par exemple, les élèves doivent déterminer à laquelle des deux notions certaines expressions font référence. Certaines questions servent à valider la compréhension du texte et enfin, certaines questions sont plus des questions de réflexion personnelles.

Aperçu du questionnaire

Étant donné que le corrigé est intégré au document de présentation, il pourrait être réservé à l’usage de l’enseignant ou projeté pour une correction en groupe. Une grille d’évaluation fait également partie du document pour garder des traces avec un maximum d’efficacité.

Bref, l’ensemble de ces documents vous seront accessibles sur le site Mieux Enseigner, en échange de quelques deniers, et c’est par ici: https://www.mieuxenseigner.ca/boutique/la-prof-decr

1er cycle, 2eme cycle, Les questions existentielles

Science et religion: des rôles différents

La page couverture du livre

Je vous partage ici une petite activité d’enrichissement que je me gardais sous le coude pour mes élèves plus rapides et plus habiles.

Ce n’est rien de bien prétentieux, c’est tout simplement la lecture d’un extrait de Malicorne, un livre écrit par Hubert Reeves. J’y ai ajouté quelques questions pour orienter la réflexion des élèves.

Je trouvais cet extrait d’environ une page très intéressant parce qu’il porte sur les rôles respectifs de la science et de la religion. À plusieurs moments dans l’histoire (et encore aujourd’hui) la science et les religions essaient de répondre aux mêmes questions (pourquoi vivons-nous, qu’arrive-t-il après la mort, etc.). Cela peut donner l’impression qu’il faut choisir entre les deux camps.

Selon Hubert Reeves, il n’est pas question de choisir qui a raison, de la religion ou de la science, mais de s’assurer que chacun demeure dans son domaine d’activité. La science sert à expliquer ce que nous observons du monde concret, alors que la religion sert surtout à guider notre spiritualité et nos valeurs. Ainsi, une personne peut à la fois être scientifique et spirituelle. Je résume les grandes lignes, il l’écrit beaucoup mieux que moi.

D’ailleurs, si vous êtes en mal de lecture, je vous recommande énormément les écrits de ce grand penseur. Autant ce livre en particulier que toute son œuvre en général.

J’avais fait ce document pour l’utiliser avec des élèves de quatrième secondaire, mais je n’hésiterais pas à l’utiliser avec des élèves d’autres niveaux. Surtout comme activité d’enrichissement. Il est parfois difficile de trouver quelque chose à offrir à nos élèves doués par manque de temps et de ressources, ce qui nous donne la désagréable impression de niveler par le bas, puisque nous devons aussi constamment nous adapter à nos élèves en difficulté. Pourtant, l’adolescence est justement un moment où bon nombre d’entre eux sont disponibles et intéressés à se poser ce genre de questions.

Aperçu du document de travail

Il n’y a pas de corrigé, parce que la nature des questions fait en sorte qu’il peut y avoir beaucoup de façons différentes de répondre. À vous de voir le genre d’utilisation que vous souhaitez en faire.

Si vous souhaitez télécharger le document de travail, vous pouvez le faire ici:

Merci de respecter la valeur de mon travail en laissant mon nom sur les copies si vous décidez d’utiliser mes exercices en classe. Si vous vous en inspirez largement, il serait apprécié que ce soit mentionné sur vos copies. Je mets beaucoup d’heures (bénévoles!) dans la création de tout ce matériel.

Bon cours, là!

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2eme cycle, Les questions existentielles

Introduction à la philosophie

Photo de Dominika Roseclay sur Pexels.com

Dès le début de l’année scolaire, à tous les niveaux, j’explique aux élèves que le cours d’éthique et culture religieuse peut être considéré comme une introduction à la philosophie.

Leur perception de ce qu’est la philosophie est assez variable, et elle n’est pas toujours positive. Par contre, dès que j’explique qu’il s’agit de se poser des questions existentielles et d’aller s’intéresser aux différentes réponses qui ont été proposées à ces questions, avec des exemple, j’ai tout de suite des regards qui s’allument.

L’adolescence, c’est quand même un moment parfait pour s’interroger sur le sens de la vie, sur les raisons de notre existence, nos objectifs. Si on peut ajouter une petite touche de paranormal ou de trucs glauques, on marque des points.

C’est alors le moment d’expliquer comment le lien se fait avec les religions. Ce sujet qui est, avouons-le, non seulement le plus délicat à aborder mais aussi le moins apprécié par les élèves (en général).

Alors voici que j’arrive avec mon activité qui commence par le début, c’est à dire l’homme des cavernes. Le fait qu’il a commencé à enterrer ses morts, que c’est la preuve qu’il commence à se poser des questions sur la vie après la mort. Surtout le fait qu’il enterre ses morts avec des objets précieux, des vêtements, des dispositifs de protection, de paiement ou encore des outils. Je fais alors des liens avec les rituels funéraires actuels.

Manuel d’où provient le document de référence

Puis j’aborde quelques philosophes, mais surtout les différentes façons possible de croire (ou pas) en une religion (ou plusieurs). Les élèves ont souvent la perception que la religion est un abonnement exclusif et rigoureux. On prend tout, ou on prend rien. Beaucoup se déclarent athées alors qu’ils sont en fait plutôt agnostiques. D’où la petite leçon de vocabulaire dans l’exercice après.

L’exercice se réalise avec un document de travail et un document de référence. Le document de référence est en fait des textes tirés d’un manuel Tête à Tête que nous avions en classe. Les élèves sont invités à répondre à quelques questions de réflexion sur la philosophie en général, un peu de vocabulaire à l’aide du document de référence et finalement, une petite réflexion sur la définition ou la frontière entre philosophie et religion, à l’aide du texte Papillon.

Ce texte (Papillon) fait référence aux enfants dans les camps de concentration de la Seconde guerre mondiale. Laissés à eux-mêmes, ils s’étaient mis à graver des papillons dans leurs baraquements. Ces papillons étaient le symboles de leur envol prochain vers l’au-delà, vers une vie où ils ne souffriraient plus. Est-ce considéré comme une religion? Les réponses acceptées peuvent être positives ou négatives, ce qui importe est de voir comment les élèves justifient leur point de vue.

Aperçu de la présentation. C’est ça, faut que tu l’animes un peu quand même.

La présentation comporte surtout des images et peu de mots, parce que je voulais vraiment avoir une discussion vivante avec les élèves plutôt que d’avoir une partie de la classe qui lit ce qui est écrit en avant sans écouter ce qui se passe durant le cours. J’avoue aussi que c’est pour qu’ils ne sachent pas à l’avance où je les amène avec mon discours et les prendre par surprise à chaque question. Ça fonctionne généralement super bien, mais il faut penser à prendre un café de plus ce matin-là.

Aperçu du document de référence pas super facile

Le document de référence est prévu pour être récupéré à la fin de la période. Les élèves pouvaient consulter leurs notes de cours et leurs documents de travail pendant les évaluation, mais pas le manuel. Je voulais qu’ils prennent la peine d’écrire leurs réponses et de les comprendre, pas qu’on me recopie des définitions du manuel dans les évaluations. Je n’ai pas besoin d’évaluer leur capacité à recopier, surtout au deuxième cycle. Le texte n’est pas facile, mais je crois qu’il faut parfois exposer les élèves à des choses difficiles. Il faut évidemment les accompagner étroitement et les aider beaucoup, mais ça fait du bien aux élèves plus avancés qui sont parfois un peu laissés pour compte dans notre système d’éducation.

Le document de travail est conçu pour faire partie des notes de cours. J’évite de dire aux élèves que pour certaines questions, « il n’y a pas de mauvaises réponses ». Certains élèves le prennent comme une permission d’écrire n’importe quoi, d’autre y voient un défi (genre ils veulent absolument trouver une façon de répondre que le prof n’acceptera pas pour dire que ce n’est pas vrai qu’il n’y avait pas de mauvaises réponse) alors que les élèves qui font de l’anxiété de performance seront perdus et anxieux parce qu’ils ne sauront pas ce que l’on attend d’eux. Je préfère dire qu’il y a beaucoup de bonnes réponses possible. À vous de voir votre angle de travail.

Aperçu du document de travail

Voici les documents, pour ceux qui seraient tentés de se lancer dans l’aventure.

Pour la présentation d’introduction, c’est ici:

Le document de travail des élèves est ici:

Le document de référence qui l’accompagne est ici:

Merci de respecter la valeur de mon travail en laissant mon nom sur les copies si vous décidez d’utiliser mes exercices en classe. Si vous vous en inspirez largement, il serait apprécié que ce soit mentionné sur vos copies. Je mets beaucoup d’heures (bénévoles!) dans la création de tout ce matériel.

Si vous avez besoin du corrigé, faudra le demander, je ne le laisse pas direct sur les zinternets ! 

Bon cours, là!

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Actualités

Une pilule qui garantit le bonheur

Elle est toute simple, la question: achèteriez-vous une pilule qui vous rendrait heureux, peu importe les événements?

Vous pourrez lire la nouvelle en entier par ici: https://www.journaldemontreal.com/2020/09/23/une-pilule-bonheur-a-50–par-mois

On découvre en lisant l’article qu’il s’agit en fait d’un produit naturel qui a la prétention d’augmenter notre bonne humeur. Il coûte 50$ par mois et n’a pas été homologué par Santé Canada. Pas de raison scientifique d’envahir les pharmacies, donc.

MAIS, pour les besoins de la cause, on peut quand même poser la question théoriquement, en se questionnant sur la pertinence d’un produit qui fonctionnerait réellement.

On peut poser plusieurs questions aux élèves pour alimenter la discussion:

  • Achèteriez-vous une pilule qui vous permettrait d’être toujours heureux, peu importe les circonstances?
  • Est-il nécessaire d’être malheureux dans certaines circonstances? (ex: un décès survient. Même si on est triste, la personne ne reviendra pas).
  • Y a-t-il des situations où il peut être nécessaire d’être malheureux? Par exemple pour se pousser à se dépasser, à révéler le meilleur de soi-même?
  • Qu’est-ce que le bonheur/le malheur?
  • Quelle serait les conséquences sur une société d’un peuple qui serait toujours heureux peu importe les événements?
  • Peut-on réellement apprécier le bonheur si on ne connait jamais les autres émotions?
  • Serions-nous vraiment nous-même si nous étions toujours heureux? Jusqu’à quel point les émotions positives/négatives font-elles partie de notre personnalité?
  • Et beaucoup d’autres encore…