
Dès le début de l’année scolaire, à tous les niveaux, j’explique aux élèves que le cours d’éthique et culture religieuse peut être considéré comme une introduction à la philosophie.
Leur perception de ce qu’est la philosophie est assez variable, et elle n’est pas toujours positive. Par contre, dès que j’explique qu’il s’agit de se poser des questions existentielles et d’aller s’intéresser aux différentes réponses qui ont été proposées à ces questions, avec des exemple, j’ai tout de suite des regards qui s’allument.
L’adolescence, c’est quand même un moment parfait pour s’interroger sur le sens de la vie, sur les raisons de notre existence, nos objectifs. Si on peut ajouter une petite touche de paranormal ou de trucs glauques, on marque des points.
C’est alors le moment d’expliquer comment le lien se fait avec les religions. Ce sujet qui est, avouons-le, non seulement le plus délicat à aborder mais aussi le moins apprécié par les élèves (en général).
Alors voici que j’arrive avec mon activité qui commence par le début, c’est à dire l’homme des cavernes. Le fait qu’il a commencé à enterrer ses morts, que c’est la preuve qu’il commence à se poser des questions sur la vie après la mort. Surtout le fait qu’il enterre ses morts avec des objets précieux, des vêtements, des dispositifs de protection, de paiement ou encore des outils. Je fais alors des liens avec les rituels funéraires actuels.
Puis j’aborde quelques philosophes, mais surtout les différentes façons possible de croire (ou pas) en une religion (ou plusieurs). Les élèves ont souvent la perception que la religion est un abonnement exclusif et rigoureux. On prend tout, ou on prend rien. Beaucoup se déclarent athées alors qu’ils sont en fait plutôt agnostiques. D’où la petite leçon de vocabulaire dans l’exercice après.
L’exercice se réalise avec un document de travail et un document de référence. Le document de référence est en fait des textes tirés d’un manuel Tête à Tête que nous avions en classe. Les élèves sont invités à répondre à quelques questions de réflexion sur la philosophie en général, un peu de vocabulaire à l’aide du document de référence et finalement, une petite réflexion sur la définition ou la frontière entre philosophie et religion, à l’aide du texte Papillon.
Ce texte (Papillon) fait référence aux enfants dans les camps de concentration de la Seconde guerre mondiale. Laissés à eux-mêmes, ils s’étaient mis à graver des papillons dans leurs baraquements. Ces papillons étaient le symboles de leur envol prochain vers l’au-delà, vers une vie où ils ne souffriraient plus. Est-ce considéré comme une religion? Les réponses acceptées peuvent être positives ou négatives, ce qui importe est de voir comment les élèves justifient leur point de vue.
La présentation comporte surtout des images et peu de mots, parce que je voulais vraiment avoir une discussion vivante avec les élèves plutôt que d’avoir une partie de la classe qui lit ce qui est écrit en avant sans écouter ce qui se passe durant le cours. J’avoue aussi que c’est pour qu’ils ne sachent pas à l’avance où je les amène avec mon discours et les prendre par surprise à chaque question. Ça fonctionne généralement super bien, mais il faut penser à prendre un café de plus ce matin-là.
Le document de référence est prévu pour être récupéré à la fin de la période. Les élèves pouvaient consulter leurs notes de cours et leurs documents de travail pendant les évaluation, mais pas le manuel. Je voulais qu’ils prennent la peine d’écrire leurs réponses et de les comprendre, pas qu’on me recopie des définitions du manuel dans les évaluations. Je n’ai pas besoin d’évaluer leur capacité à recopier, surtout au deuxième cycle. Le texte n’est pas facile, mais je crois qu’il faut parfois exposer les élèves à des choses difficiles. Il faut évidemment les accompagner étroitement et les aider beaucoup, mais ça fait du bien aux élèves plus avancés qui sont parfois un peu laissés pour compte dans notre système d’éducation.
Le document de travail est conçu pour faire partie des notes de cours. J’évite de dire aux élèves que pour certaines questions, « il n’y a pas de mauvaises réponses ». Certains élèves le prennent comme une permission d’écrire n’importe quoi, d’autre y voient un défi (genre ils veulent absolument trouver une façon de répondre que le prof n’acceptera pas pour dire que ce n’est pas vrai qu’il n’y avait pas de mauvaises réponse) alors que les élèves qui font de l’anxiété de performance seront perdus et anxieux parce qu’ils ne sauront pas ce que l’on attend d’eux. Je préfère dire qu’il y a beaucoup de bonnes réponses possible. À vous de voir votre angle de travail.
Voici les documents, pour ceux qui seraient tentés de se lancer dans l’aventure.
Pour la présentation d’introduction, c’est ici:
Le document de travail des élèves est ici:
Le document de référence qui l’accompagne est ici:
Merci de respecter la valeur de mon travail en laissant mon nom sur les copies si vous décidez d’utiliser mes exercices en classe. Si vous vous en inspirez largement, il serait apprécié que ce soit mentionné sur vos copies. Je mets beaucoup d’heures (bénévoles!) dans la création de tout ce matériel.
Si vous avez besoin du corrigé, faudra le demander, je ne le laisse pas direct sur les zinternets !
Bon cours, là!
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