Alors oui, je publie juste pour vous dire que j’ai réuni au même endroit tout le dossier au grand complet que j’ai monté concernant la tricherie. Autant pour le 1er que pour le 2ème cycle. Toute la patente au grand complet. Vous pouvez avoir un aperçu des différents éléments individuellement ici: https://laprofdecr.ca/tag/tricherie/
Sur Mieux Enseigner, ça ressemble à ça:
Aperçu des 4 dossiers inclus dans le méta-dossier
Vous retrouverez dans ce dossier l’ensemble du dossier que j’ai monté au sujet de la tricherie, autant pour le premier que pour le deuxième cycle du secondaire. Étant donné que les profs d’ECR doivent souvent enseigner à plusieurs niveaux différents, j’ai pensé que ce serait pertinent pour plusieurs d’entre vous. Ce que vous retrouverez dans cet ensemble:
– Les mises en situation et le document de présentation 1er cycle
– Les mises en situation et le document de présentation 2ème cycle
– Réflexion éthique pour le 1er cycle avec le corrigé
– Réflexion éthique pour le 2ème cycle avec le corrigé
– Présentation et document de l’élève pour l’activité complémentaire Tricheurs célèbres
– Questionnaire et corrigé pour le documentaire Champions de tous les temps, disponible sur Curio.
Avec tout ce qu’il y a dans ce dossier, vous avez de quoi alimenter vos élèves sur plusieurs périodes, récupérer plusieurs traces et corriger rapidement plusieurs travaux formatifs. Plusieurs de ces travaux comprennent des grilles d’évaluation. Les documents « corrigé » peuvent être réservés à l’usage du prof ou projetés en classe pour une correction collective. Bref, c’est vraiment un kit « sauve-la-vie » pour le début de l’année, surtout si vous avez eu votre affectation à la dernière minute!
Toutes les activités sont évidemment disponibles individuellement, mais c’est que si tu prends le kit au complet, tu sauves quelques deniers. Et puis quand on a plusieurs niveaux à gérer en même temps, c’est pas mauvais d’être un peu dans le même sujet avec tout le monde, ça diminue un peu la charge mentale.
J’avais préparé une activité de réflexion sur l’évaluation pour mes élèves, après avoir lu des articles concernant les stratégies utilisées pour tricher lors des évaluations faites à distance pendant le confinement. J’en avais d’ailleurs fait un article ici: https://laprofdecr.ca/2021/09/21/le-confinement-a-profite-aux-cegepiens-tricheurs/
Par la suite, j’ai monté une activité assez complète (elle pourrait se faire sur deux périodes), en deux versions différentes: une pour le premier cycle et l’autre pour le deuxième cycle. J’ai déjà publié la version deuxième cycle, vous pourrez la trouver par ici: https://laprofdecr.ca/2022/03/15/reflexion-ethique-tricher/
Aujourd’hui, c’est la version pour le premier cycle que je vous propose. Je dis premier cycle, mais c’est en 2ème secondaire que je la réalisais. Des élèves de première secondaire vraiment forts pourraient quand même la réussir.
Les objectifs étaient à peu près les mêmes que pour les élèves du 2ème cycle, soit réfléchir aux raisons pour lesquelles les élèves doivent être évalués, à qui servent les résultats, pourquoi les élèves prennent-ils la chance de tricher? Dans tous les cas, des discussions intéressantes ont lieu.
Aperçu du document de présentation
Par la suite, je soumettais quelques mises en situation aux élèves. Je faisais la première avec eux (modelage) alors qu’ils pouvaient réaliser les suivantes en équipe. L’objectif était surtout de réfléchir aux conséquences possibles, autant positives que négatives, de certains choix. Par exemple, si je choisis de copier un texte trouvé sur internet, que pourrait-il se produire? Si je choisis de ne pas le faire, quelles pourraient être les conséquences?
Le premier travail à faire
La deuxième étape, c’est une réflexion éthique. Je la faisais entièrement avec les élèves, un peu sous forme de notes trouées. Cela leur permettait d’avoir un exemple qu’ils pouvaient conserver comme référence pour les prochaines, plus tard dans l’année. Il faut dire que cette activité était réalisée pendant les tout premiers cours de l’année scolaire.
Aperçu de la réflexion éthique des élèves
Le document corrigé est fait en version projetable. Il pourrait être réservé à l’usage du prof, mais il a été créé avec l’objectif d’être projeté pour que les élèves puissent noter les réponses. Mais vous en ferez bien ce que vous voudrez 😉
Aperçu du document corrigé
Donc voilà, tout ceci pour vous dire que le document de présentation comprend environ 20 diapositives, le document de l’élève fait 6 pages, et le document corrigé comprend 12 diapositives. Le document de l’élève contient également une liste de valeurs, ce qui est bien utile en cours d’année.
J’ai aussi mis une grille d’évaluation rapido-presto à cocher, ce qui permet de garder des traces dès les premiers cours de l’année scolaire. C’est un luxe dont on ne peut pas se passer, étant donné le peu de périodes dont on dispose avant le premier bulletin!
Si vous n’avez jamais entendu parler de la plastination, sachez qu’il s’agit d’un processus de conservation qui consiste à retirer les liquides corporels par des produits synthétiques ou des résines. Le principal avantage est que l’on peut faire prendre toutes les postures possibles et de révéler les structures anatomiques d’un corps, notamment humain.
L’inventeur de cette technique, Gunter Von Hagens, s’en est servi pour monter une exposition itinérante aussi surprenante qu’instructive. Ce sont de véritables corps humains qui sont exposés. On peut y voir, entre autres, la comparaison entre des poumons prélevés sur un fumeur et ceux d’un non-fumeur.
Déjà, juste avec l’exposition, on peut penser à tout un tas de questions éthiques. Mais là où ça devient encore plus délicat, c’est que le créateur veut obtenir le droit de vendre certaines de ses « créations ». Pas à n’importe qui, quand même, il faudrait pouvoir prouver que l’achat de ce corps servirait des fins scientifiques ou éducatives. Mais bon, nous savons tous que les règlements, ça se contourne.
J’ai adapté l’article pour en faire un résumé et j’en ai fait un document de réflexion éthique qu’on pourrait utiliser avec les élèves de 2ème cycle. Le gabarit est toujours semblable: aller chercher les repères dans le texte, composer une question éthique, aller chercher les options possibles et les valeurs impliquées, formuler un point de vue. C’est un petit document tout simple, mais qui peut toujours être utile.
Aperçu d’un document tout simple qui fait son travail
Il pourrait être utilisé dans le cadre du thème de l’Avenir de l’humanité, les Questions existentielles, la Justice, ou tout simplement comme activité en éthique.
Un « corrigé » (ce sont surtout des suggestions de bonnes réponses, comme souvent) existe et pourrait être partagé, mais il faudra le demander, je ne le laisse pas directement sur internet. Il pourrait être réservé à l’usage de l’enseignant ou projeté en classe pour une correction collective.
Aperçu du document de correction
Merci de respecter la valeur de mon travail en laissant mon nom sur les copies si vous décidez d’utiliser mes exercices en classe. Si vous vous en inspirez largement, il serait apprécié que ce soit mentionné sur vos copies. Je mets beaucoup d’heures (bénévoles!) dans la création de tout ce matériel.
Bon cours, là!
P.S Si jamais ça te tente de m’aider à financer l’hébergement du site, gêne-toi pas!
La nouvelle a de quoi surprendre, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais oui, une entreprise Américain a choisi de commercialiser des fusils d’assaut pour enfants. Le fusil
Aperçu de la nouvelle
en question est appelé le JR-15 (pour junior) et est une version mini d’un modèle pour adulte qui était déjà sur le marché.
L’argumentation de l’entreprise, c’est que les enfants pourront apprendre le tir sur une arme véritable « comme celle de papa et maman », et que s’ils apprennent le tir correctement sur une arme réelle, ce sera plus sécuritaire. Il faut garder en tête que les armes sont beaucoup plus répandues aux États-Unis qu’au Canada.
Ironiquement, à peu près en même temps que je terminais la lecture de cette nouvelle, je suis tombée sur un autre article qui indiquait que les fusillades à Toronto étaient plus fréquentes que jamais, et surtout que les personnes impliquées dans ces fusillades étaient de plus en plus jeunes. Vous pourrez lire cette nouvelle ici: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1863308/violence-armes-a-feu-fusils-jeunes-pauvrete
Aperçu de la nouvelle
En mettant ces deux nouvelles en perspective l’une avec l’autre, ça m’a inspiré une réflexion éthique.
Aperçu du texte d’informations
Pour commencer, j’ai composé un texte de deux pages comportant des informations rapportées dans les deux articles, mais aussi quelques pistes de réflexion et des arguments.
Le texte comporte peut-être un peu plus d’arguments en faveur des armes pour les enfants que des arguments en leur défaveur. Étant donné la perception des armes à feu que nous avons généralement au Québec, j’ai pensé que ce n’était pas un problème en tant que tel parce que je suppose que les élèves auront plus de facilité à trouver les arguments qui sont contre, même s’ils ne sont pas tous explicitement écrits dans le texte.
J’ai aussi prévu un document de questions de compréhension pour aller avec le texte.
Des questions de compréhension en lien avec le texte
Le gabarit de réflexion éthique que j’ai utilisé pour que les élèves fassent la réflexion est toujours sensiblement le même, et il comprend une grille d’évaluation à la fin.
Finalement, j’ai préparé un document « corrigé » avec des suggestions de bonnes réponses. Comme dans beaucoup de situations éthiques, il pourrait y avoir plusieurs autres bonnes réponses à ajouter au document, en fonction des idées qui s’ajoutent et des discussions qui auront lieu en classe. Si l’élève est capable de faire valoir son point de vue logiquement, en tenant compte du vivre-ensemble et du bien commun, des réponses différentes pourraient être acceptable.
Aperçu du document-corrigé
Ces suggestions de réponses sont intégrées dans un document projetable de type Power Point, ce qui fait que le document pourrait être réservé à l’usage de l’enseignant pour la correction, mais qu’il pourrait aussi être projet aux élèves pour une correction collective.
Je la faisais directement pendant les premiers cours de l’année scolaire parce qu’il s’agissait d’un prétexte intéressant pour faire un retour sur le processus de réflexion éthique. On pourrait aussi le faire dans le cadre du thème L’ambivalence de l’être humain.
Ça a vraiment donné des discussions intéressantes. Déjà, pour réfléchir aux problèmes de tricherie, il faut se demander pourquoi les élèves trichent, donc avoir une discussion sur l’utilité de l’évaluation. Pourquoi les élèves sont-ils évalués? À qui servent les résultats d’évaluation?
On réalise à quel point les élèves attachent beaucoup d’importance à la note, souvent au détriment de l’apprentissage. Ça faut du bien de recentrer le tout. De de dédramatiser le faut d’avoir, parfois, de moins bons résultats. Ça fait partie du processus d’apprendre.
J’en ai même profité pour réfléchir à mes méthodes d’évaluation et revoir certaines façons de faire.
Au final, j’ai fait une version de cette activité pour le 1er et le 2ème cycle du secondaire. Ici, je vous présente celle pour le 2ème secondaire.
Le premier document comporte des mises en situation permettant de réfléchir aux raisons et aux conséquences de nos choix. L’objectif est d’aider les élèves à formuler des arguments par la suite. En général, ils sont rapides à établir et à énoncer leurs opinions, mais quand on leur demande sur quels arguments ils s’appuient, c’est plus difficile.
Aperçu du premier document de travail
Je faisais même un exemple à voix haute avec eux avant de les envoyer en travail
Même avec les mises en situation, plusieurs d’entre eux ont quand même de la difficulté. C’est pourquoi je reviens avec eux sur les réponses et je les invite à noter plusieurs possibilités de réponses. Les élèves ont toujours droit à leurs document quand ils sont en évaluation, alors il est tout à leur avantage de corriger leurs travaux lorsqu’ils en ont l’occasion.
Dans un deuxième temps, après avoir fait un retour là-dessus, je faisais une réflexion éthique complète avec eux. Dans la première mise en situation, ils se demandent s’ils saisissent l’occasion de tricher qui leur est offerte.
Aperçu du document de travail de la première réflexion éthique
Ils devaient faire la deuxième réflexion éthique de façon autonome, en s’appuyant sur les exemples faits en groupe. Dans un contexte où ce n’est pas le début de l’année scolaire, on pourrait utiliser les documents différents. Par exemple, faire les mises en situation en groupe pour faire un remue-méninges, puis faire les deux autres réflexions éthiques de façon autonome et individuelles pour les évaluer. Des grilles d’évaluation sont d’ailleurs incluses avec chaque réflexion éthique.
Aperçu du document de travail de la deuxième réflexion éthique
Aperçu du document de correction
J’ai préparé un document « Corrigé » pour chacune des deux réflexions éthique. Je mets corrigé entre guillemets, parce que ce sont surtout des suggestions de bonnes réponses. Des réponses différentes pourraient être tout à fait acceptables dans la mesure où elles sont logiques et respectent les grandes lignes du programme.
Le document corrigé pourrait être réservé à l’usage du prof pour projeté à tout le groupe pour une correction collective. À voir selon ce qui vous convient.
Je vous présente aujourd’hui une activité que j’ai utilisée à plusieurs reprises comme évaluation au deuxième cycle: une réflexion éthique sur le don d’organe en tant que donneur vivant.
Je commence par leur donner des informations sur les implications d’un don d’organe (généralement un rein) en tant que donneur vivant. Par exemple, le don doit être fait pour des raisons purement altruistes, il est impossible d’être payé, récompensé ou soudoyé de quelque façon que ce soit en échange d’un organe au Québec, bien que cela soit possible ailleurs dans le monde.
Il est utile de spécifier le fonctionnement du don d’organe pour les donneurs morts au Québec. Les listes d’attente sont très longues au Québec. Il faut savoir déjà que toutes les personnes décédées ne peuvent pas donner leurs organes, il faut que la personne rencontre plusieurs caractéristiques spécifiques (les organes doivent être encore irrigués par le sang pour être viables, donc un donneur en état de mort cérébrale est « l’idéal »).
D’un point de vue juridique, il faut également savoir que le fait d’avoir signé sa carte de don d’organe (notre carte d’assurance-maladie, pour la plupart d’entre nous) n’a en fait que peu de valeurs juridique. Il suffit qu’un membre de la famille proche s’y oppose et il devient impossible de prélever les organes. Pour contourner cette situation, il faut avoir un acte notarié indiquant que nous voulons donner nos organes peu importe la décision de la famille.
Tout ceci pour en arriver au fait que les organes provenant de donneurs morts sont très rares. Dans la mise en situation soumise à nos élèves, ils sont en couple depuis un an, ils sont miraculeusement le seul donneur/donneuse compatible (sinon c’est pas drôle) et doivent déterminer s’ils seraient prêts à donner un rein à leur chum/blonde alors qu’ils sont au secondaire.
Un aperçu du texte
Dans la première version, il y a environ 10 ans, j’avais tourné le texte de façon inclusive alors que le mot n’était pas à la mode: « Cette personne (fille ou garçon, c’est votre choix) […] ». Je pensais que c’était sympathique et rigolo. J’ai été un peu désarçonnée par les réponses, mais j’ai appris que c’était une tendance que je devais conserver et poursuivre.
Certains élèves m’ont parlé du fait que leur relation serait homosexuelle et désapprouvée par leur famille, et que ça allait teinter leur choix. Ça m’a brisé le coeur de lire des réponses qui disaient que « si ma mère comprend que je suis amoureuse d’une fille, elle ne me parlera plus jamais ». Quelle tristesse de voir que l’amour maternel peut être si conditionnel…!
J’ai senti pour d’autres élèves une plume plus libérée. Un soulagement. Même pour des élèves qui choisissaient de demeurer vague: « mon amoureux/amoureuse serait sûrement content/contente […] « . Je les lisais et je me disais « mais en fait, pourquoi pas? ». Il ne faut jamais présumer des orientations sexuelles de nos élèves finalement. On ne devrait jamais leur demander s’ils se sont fait « une p’tite blonde » ou un « p’tit chum » mais juste: « y a-t-il quelqu’un dans ta vie amoureuse? »
Dans une deuxième mise en situation, ils sont responsables du comité d’éthique d’un hôpital et doivent déterminer s’il est acceptable de procéder à une greffe même si l’on sait que le donneur a demandé de l’argent au receveur en échange de son organe.
L’activité comprend donc un texte d’informations sur le don d’organe, un questionnaire sur le texte et deux mises en situation. J’ai également préparé une clé de correction, qui pourrait être réservée à l’usage du prof ou projetée pour une correction collective.
Il y a quelques semaines, je suis tombée sur une série intitulée Le Tournant, ou Turning Point en anglais. Cette mini-série documentaire porte sur les attentats du 11 septembre 2001: les éléments historiques qui ont mené aux attentats, les attentats en eux-mêmes, puis les conséquences de ces attentats. Vous pourrez regarder ça ici (si vous avez Netflix, bien sûr): https://www.netflix.com/ca-fr/title/81315804
Aperçu de la série
C’est très « américain » dans le sens où on y voit plein de témoignages touchants de pompiers, de policiers ou de leurs enfants, qui expliquent toutes les conséquences que les attentats ont eus sur leur vie et à quel point ils ont été courageux.
Le troisième épisode a suscité un peu plus ma curiosité d’un point de vue éthique. On y parle du développement de la prison de Guantanamo et des flous juridiques qui ont permis son fonctionnement. Ainsi, Guantanamo est un peu sous la juridiction de « personne » d’un point de vue international et c’est exactement la raison pour laquelle les américains ont choisi d’y établir leur prison.
De plus, le fait de qualifier les gens qui y sont emprisonnés de « détenus » et non de « prisonniers » fait en sorte que la prison peut échapper aux réglementations de Genève sur les prisonniers de guerre. Puisque les présumés terroristes ne sont pas reconnus comme des soldats liés à un État, il n’est pas obligatoire de les traiter selon la convention de Genève. On peut donc utiliser des méthodes d’interrogatoire disons…différentes.
Il faut garder en tête que les Américains disent avoir affaire à des « fanatiques » prêts à mourir pour leurs idéaux. Il ne serait donc pas possible de conduire les interrogatoires de façon classique, en essayant de raisonner les prisonniers – pardon, détenus! – pour les convaincre qu’il est important de déjouer les prochains attentats potentiels. Et les Américains ignorent où et quand ces prochains attentats pourraient avoir lieu, mais craignent que l’on s’en prenne encore à une population civile qui n’a rien demandé et qui veut juste vivre sa vie tranquillement.
Dans de telles circonstances, est-il acceptables de « forcer » des aveux avec des techniques qui ne relèvent pas tout à fait de la torture selon eux, mais presque? Privation de sommeil, humiliations, postures inconfortables, nudité, simulation de noyade, utilisation des chiens etc. On ne parle pas des engins de torture du Moyen-Âge, mais quand même on ne respecte pas tout à fait la Charte des Droits et Libertés.
Alors j’en ai fait une réflexion éthique, utilisable au 2ème cycle dans le cadre du thème de la Justice, principalement.
Premièrement, je me suis inspirée des informations présentées dans le documentaire de Netflix pour rédiger un texte de 2 pages, L’Art d’obtenir des informations. Dans le document de travail de l’élève, un gabarit de réflexion éthique suit. Une grille d’évaluation est incluse et permet une correction rapido-presto.
Aperçu du texte
Aperçu du gabarit de réflexion éthique
J’ai aussi créé un corrigé à partir de Power Point. Il peut être réservé à l’usage de l’enseignant, mais il pourrait également être projeté pour une correction collective.
Pour aller plus loin dans la discussion, j’ai aussi inclus des portraits de soldats britanniques déployés en Afghanistan et des pistes de réflexion sur ces portraits. Les soldats ont été photographiés avant, pendant et après leur déploiement. On voit dans leurs regards que leurs vies ont été changées.
L’objectif est d’amener les élèves à réfléchir sur les effets de la guerre sur les individus. La violence en contexte de guerre a des effets sur celui qui la subit, mais aussi souvent sur celui qui doit la commettre. On pourrait se questionner sur les effets des interrogatoires renforcés non seulement sur les détenus qui les ont subis, mais aussi sur les personnes qui ont exécuté les ordres qui leur ont été transmis.
Aperçu de la présentation
L’enseignant qui voudrait aller plus loin pourrait même faire des liens avec les expériences de Milgram et le fameux jeu télévisé « Le jeu de la mort », où des cobayes ont été encouragés à utiliser des chocs électriques sur d’autres participants (les chocs étaient faux, les cris de souffrance aussi, mais la personne qui les administrait ne le savait pas). Ces expériences n’ont pas été sans conséquences.
Je profite du sujet pour parler des groupes sanguins et du don de sang avec les élèves. Je suis moi-même allée donner du sang à de multiples occasions, alors je leur parle de tout le processus et du questionnaire auquel doivent se soumettre les donneurs de sang. Ils sont souvent étonnés du processus parce qu’ils se disent que pour avoir des réserves de sang sécuritaires, il suffit de tester les dons reçus.
C’est l’occasion de leur parler de la « période fenêtre » au cours de laquelle les gens peuvent avoir eu des comportements à risque et être contaminés, mais que les tests ne détectent pas les maladies. C’est pourquoi, au Québec, nous voulons que les volontaires qui donnent leur sang le fassent pour des raisons purement altruistes. Les donneurs ne sont donc pas rémunérés. À d’autres endroits, les gens peuvent être rémunérés pour leurs dons. Leur motivation première n’est donc pas toujours de vouloir rendre service.
Une partie de ce que je présente aux élèves
La question éthique devient alors de savoir si, au Québec, nous devrions rémunérer les gens qui donnent leur sang, sachant que les donneurs seraient alors peut-être plus nombreux, mais qu’ils le feraient pour d’autres raisons que seulement l’altruisme. Quelques questions qui peuvent être posées aux élèves pour animer la discussion:
Devrait-on payer les gens pour qu’ils participent au dons de sang?
Actuellement, il y a déjà un programme de reconnaissance qui donne des épinglettes.
On pourrait également rémunérer les gens pour d’autres produits: organes, sperme, ovules, comme ça se fait aux États-Unis
Quelles seraient les conséquences positives à rémunérer les gens en échange de leurs dons?
Quelles seraient les conséquences négatives de rémunérer les gens en échange de leurs dons?
La sécurité serait-elle trop compromise si on récompensait les gens pour leurs dons?
C’est un sujet qui ferait un bon point de départ pour une réflexion éthique…
Je vous présente aujourd’hui un travail que j’utilisais comme évaluation. Il s’agit essentiellement de comparer deux textes dont les opinions sont diamétralement opposées.
Le premier est un texte des Sceptiques du Québec (https://www.sceptiques.qc.ca/) dans lequel on explique que les phénomènes de maisons supposément hantées répertoriés sont soit des canulars, soit des situations physiques tout à fait explicables scientifiquement (comme des courants d’air ou des vibrations).
Le second texte en est un de Camille Flammarion, un astronome français qui a passé les dernières sa vie à se consacrer à l’occultisme plutôt qu’à la science dite classique. Il s’est questionné sur le lien de l’âme avec le corps après le décès et il a recueilli beaucoup de témoignages relatifs aux esprits et aux maisons hantées. Il est convaincu que certaines situations impliquent véritablement des esprits, étant donné le grand nombre de témoignages qu’il a été incapable d’expliquer.
L’objectif du travail est d’abord de lire et de comprendre les deux textes. Le document est d’ailleurs conçu pour que les textes puissent être remis séparément du questionnaire si on le souhaite, ou encore que les élèves puissent les détacher pour annoter les textes s’ils le désirent. Je lisais les deux textes avec le groupe, pour m’assurer que c’était clair et répondre aux questions de vocabulaire en cours de lecture si nécessaire.
Aperçu du premier texte
Ensuite, les élèves doivent comparer les deux points de vue et trouver les arguments utilisés par chacun. Parmi tous les arguments présentés, ils doivent en identifier deux qui peuvent être considérés comme des sophismes et identifier les sophismes utilisés. Finalement, ils doivent prendre position sur la question mais surtout être en mesure d’appuyer leur opinion avec deux arguments.
Aperçu du questionnaire
C’est un travail qui suppose évidemment que les élèves ont travaillé les sophismes et le processus de réflexion éthique précédemment et qu’ils ont eu l’occasion de s’exercer.
Je corrigeais le travail et le leur remettais avant de faire un retour en groupe avec le « corrigé », mais selon les groupes que vous avez (et la tâche!) j’imagine qu’il serait tout à fait possible de le corriger avec eux en groupe, puis de compiler les résultats. Je ne l’ai jamais fait, mais vous pourriez m’en donner des nouvelles si vous décidez de l’essayer!
Aperçu du document utilisé pour faire le retour
Pour ceux qui voudraient utiliser le travail, vous pouvez télécharger le document de travail ici:
Merci de respecter la valeur de mon travail en laissant mon nom sur les copies si vous décidez d’utiliser mes exercices en classe. Si vous vous en inspirez largement, il serait apprécié que ce soit mentionné sur vos copies. Je mets beaucoup d’heures (bénévoles!) dans la création de tout ce matériel.
Si vous avez besoin du corrigé, faudra le demander, je ne le laisse pas direct sur les zinternets !
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Pour devenir habile à rédiger des réflexions éthiques, il est nécessaire de s’exercer. Au début de l’année scolaire, je fais plusieurs exemples avec eux, en décortiquant toutes les étapes. On en refait oralement au début de chaque cours avec la période de discussion autour de l’actualité. Mais éventuellement, les élèves doivent s’exercer à les faire eux-mêmes.
C’est dans cet esprit que s’inscrit cet exercice. À partir de deux articles de l’actualité (deux vrais, pas écourtés, résumés ou remaniés), les élèves doivent compléter toutes les étapes de la réflexion éthique, telles que nous les avons travaillées durant l’année. Au moment de faire ces exercices, c’est un canevas qu’ils connaissent.
Le même travail pourrait être fait avec beaucoup d’articles différents. J’en ai choisi deux qui me semblaient assez simples à travailler, pas trop longs à lire et qui passeraient bien à travers le temps pour pouvoir conserver le travail et le corrigé d’une année à l’autre.
Il serait pertinent d’imprimer plusieurs copies des textes et de permettre aux élèves d’écrire et de surligner dessus. Je crois que ce serait une meilleure stratégie que juste leur faire lire à l’écran, ou imprimer des photocopies sur lesquelles on leur demande de ne pas écrire pour pouvoir les utiliser d’un groupe à l’autre. De toute façon, en cette ère covid, je crois que c’est une pratique qui n’est vraiment pas recommandée.
Le premier article porte sur des requins qui ont été pêchés pour éviter les attaques envers les baigneurs. On peut voir la situation en se disant qu’il n’est pas très correct de tuer des animaux dont l’espèce devrait être protégée pour permettre des activités de loisirs aux humains qui envahissent un territoire qui n’est pas le leur. On pourrait également parler de l’économie du tourisme et de toutes les personnes/familles qui en ont besoin pour vivre.
Le deuxième article est un peu dans le même esprit. Il porte sur des éléphants qui auraient été tués par vengeance par des employés d’une plantation de palmiers à huile. Les éléphants seraient entrés dans la plantation et auraient détruit leur paillotes. D’un sens, on pourrait se dire que les humains n’avaient pas à éliminer des animaux en voie d’extinction, que si les éléphants sont entrés dans la plantation, c’est probablement parce que leur habitat a été détruit et que ce sont les humains qui sont sur leur territoire. D’un autre côté, les employés n’ont peut-être pas beaucoup de ressources, ne savaient peut-être pas quoi faire d’autre (manque d’éducation) et doivent bien habiter quelque part eux aussi.
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Si vous avez besoin du corrigé, faudra le demander, je ne le laisse pas direct sur les zinternets ! 😉
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