Je vous présente aujourd’hui une activité que j’ai utilisée à plusieurs reprises comme évaluation au deuxième cycle: une réflexion éthique sur le don d’organe en tant que donneur vivant.

Je commence par leur donner des informations sur les implications d’un don d’organe (généralement un rein) en tant que donneur vivant. Par exemple, le don doit être fait pour des raisons purement altruistes, il est impossible d’être payé, récompensé ou soudoyé de quelque façon que ce soit en échange d’un organe au Québec, bien que cela soit possible ailleurs dans le monde.
Il est utile de spécifier le fonctionnement du don d’organe pour les donneurs morts au Québec. Les listes d’attente sont très longues au Québec. Il faut savoir déjà que toutes les personnes décédées ne peuvent pas donner leurs organes, il faut que la personne rencontre plusieurs caractéristiques spécifiques (les organes doivent être encore irrigués par le sang pour être viables, donc un donneur en état de mort cérébrale est « l’idéal »).
D’un point de vue juridique, il faut également savoir que le fait d’avoir signé sa carte de don d’organe (notre carte d’assurance-maladie, pour la plupart d’entre nous) n’a en fait que peu de valeurs juridique. Il suffit qu’un membre de la famille proche s’y oppose et il devient impossible de prélever les organes. Pour contourner cette situation, il faut avoir un acte notarié indiquant que nous voulons donner nos organes peu importe la décision de la famille.
Tout ceci pour en arriver au fait que les organes provenant de donneurs morts sont très rares. Dans la mise en situation soumise à nos élèves, ils sont en couple depuis un an, ils sont miraculeusement le seul donneur/donneuse compatible (sinon c’est pas drôle) et doivent déterminer s’ils seraient prêts à donner un rein à leur chum/blonde alors qu’ils sont au secondaire.
Dans la première version, il y a environ 10 ans, j’avais tourné le texte de façon inclusive alors que le mot n’était pas à la mode: « Cette personne (fille ou garçon, c’est votre choix) […] ». Je pensais que c’était sympathique et rigolo. J’ai été un peu désarçonnée par les réponses, mais j’ai appris que c’était une tendance que je devais conserver et poursuivre.
Certains élèves m’ont parlé du fait que leur relation serait homosexuelle et désapprouvée par leur famille, et que ça allait teinter leur choix. Ça m’a brisé le coeur de lire des réponses qui disaient que « si ma mère comprend que je suis amoureuse d’une fille, elle ne me parlera plus jamais ». Quelle tristesse de voir que l’amour maternel peut être si conditionnel…!
J’ai senti pour d’autres élèves une plume plus libérée. Un soulagement. Même pour des élèves qui choisissaient de demeurer vague: « mon amoureux/amoureuse serait sûrement content/contente […] « . Je les lisais et je me disais « mais en fait, pourquoi pas? ». Il ne faut jamais présumer des orientations sexuelles de nos élèves finalement. On ne devrait jamais leur demander s’ils se sont fait « une p’tite blonde » ou un « p’tit chum » mais juste: « y a-t-il quelqu’un dans ta vie amoureuse? »
Dans une deuxième mise en situation, ils sont responsables du comité d’éthique d’un hôpital et doivent déterminer s’il est acceptable de procéder à une greffe même si l’on sait que le donneur a demandé de l’argent au receveur en échange de son organe.
L’activité comprend donc un texte d’informations sur le don d’organe, un questionnaire sur le texte et deux mises en situation. J’ai également préparé une clé de correction, qui pourrait être réservée à l’usage du prof ou projetée pour une correction collective.

C’est une activité que vous pourrez télécharger, en échange de quelques deniers, ici: https://www.mieuxenseigner.ca/boutique/la-prof-decr

