Les embryons de deux couples ont été échangés quelque part dans le processus, et chaque mère s’est retrouvée à porter l’enfant de l’autre. Les deux couples ont été informés de l’erreur seulement plusieurs mois après la naissance des bébés.
Évidemment, ils poursuivront la clinique en justice.
Les deux couples ont choisi d’échanger leurs bébés, pour avoir celui qui leur est génétiquement lié.
Un aperçu de ce que je présente aux élèves
Un sujet qui suscite beaucoup de commentaires et de questions:
Ont-elles bien fait de d’échanger les bébés?
Aurait-il été préférable qu’elles gardent le bébé qu’elles ont porté et élevé?
Peut-il être dommageable d’échanger les bébé étant donné qu’ils ont eu le temps d’établir en lien d’attachement entre les parents et le bébé?
Qu’est-ce qui détermine le lien de filiation entre un enfant et son parent?
Est-ce que le lien biologique est plus important que le lien affectif?
Que faire si un couple veut échanger le bébé et l’autre couple ne veut pas?
J’ai terminé la discussion en leur racontant l’histoire du roi Salomon, qui avait proposé de mettre fin à une dispute entre deux femmes qui voulaient le même bébé en le coupant en deux pour que chacune ait sa moitié. Ils ont été surpris…!
Pour devenir habile à rédiger des réflexions éthiques, il est nécessaire de s’exercer. Au début de l’année scolaire, je fais plusieurs exemples avec eux, en décortiquant toutes les étapes. On en refait oralement au début de chaque cours avec la période de discussion autour de l’actualité. Mais éventuellement, les élèves doivent s’exercer à les faire eux-mêmes.
C’est dans cet esprit que s’inscrit cet exercice. À partir de deux articles de l’actualité (deux vrais, pas écourtés, résumés ou remaniés), les élèves doivent compléter toutes les étapes de la réflexion éthique, telles que nous les avons travaillées durant l’année. Au moment de faire ces exercices, c’est un canevas qu’ils connaissent.
Le même travail pourrait être fait avec beaucoup d’articles différents. J’en ai choisi deux qui me semblaient assez simples à travailler, pas trop longs à lire et qui passeraient bien à travers le temps pour pouvoir conserver le travail et le corrigé d’une année à l’autre.
Il serait pertinent d’imprimer plusieurs copies des textes et de permettre aux élèves d’écrire et de surligner dessus. Je crois que ce serait une meilleure stratégie que juste leur faire lire à l’écran, ou imprimer des photocopies sur lesquelles on leur demande de ne pas écrire pour pouvoir les utiliser d’un groupe à l’autre. De toute façon, en cette ère covid, je crois que c’est une pratique qui n’est vraiment pas recommandée.
Le premier article porte sur des requins qui ont été pêchés pour éviter les attaques envers les baigneurs. On peut voir la situation en se disant qu’il n’est pas très correct de tuer des animaux dont l’espèce devrait être protégée pour permettre des activités de loisirs aux humains qui envahissent un territoire qui n’est pas le leur. On pourrait également parler de l’économie du tourisme et de toutes les personnes/familles qui en ont besoin pour vivre.
Le deuxième article est un peu dans le même esprit. Il porte sur des éléphants qui auraient été tués par vengeance par des employés d’une plantation de palmiers à huile. Les éléphants seraient entrés dans la plantation et auraient détruit leur paillotes. D’un sens, on pourrait se dire que les humains n’avaient pas à éliminer des animaux en voie d’extinction, que si les éléphants sont entrés dans la plantation, c’est probablement parce que leur habitat a été détruit et que ce sont les humains qui sont sur leur territoire. D’un autre côté, les employés n’ont peut-être pas beaucoup de ressources, ne savaient peut-être pas quoi faire d’autre (manque d’éducation) et doivent bien habiter quelque part eux aussi.
Merci de respecter la valeur de mon travail en laissant mon nom sur les copies si vous décidez d’utiliser mes exercices en classe. Si vous vous en inspirez largement, il serait apprécié que ce soit mentionné sur vos copies. Je mets beaucoup d’heures (bénévoles!) dans la création de tout ce matériel.
Si vous avez besoin du corrigé, faudra le demander, je ne le laisse pas direct sur les zinternets ! 😉
P.S Si jamais ça te tente de m’aider à financer l’hébergement du site, gêne-toi pas!
Il y a actuellement pénurie d’enseignants légalement qualifiés. Nous le savons, les parents le savent, les élèves le savent aussi. C’est le cas depuis le début de l’année scolaire et c’est encore malheureusement le cas.
Il peut être intéressant de demander aux élèves ce qu’ils en pensent. Est-ce une bonne idée de faire revenir les profs retraités? Sinon, quelle solution pouvons-nous trouver pour résoudre la pénurie d’enseignants légalement qualifiés? Quelques questions qui peuvent alimenter la discussion:
Les enseignants retraités peuvent-ils être aussi bons que les autres profs « moins vieux »?
Les enseignants retraités peuvent-ils être meilleurs que les autres profs « moins vieux »?
Seront-ils aussi habiles avec la technologie?
L’écart d’âge serait-il trop grand avec les élèves?
Est-ce que l’expérience et les connaissances acquises seraient un avantage pour les élèves?
Vaut-il mieux un prof plus âgé et plus expérimenté ou un stagiaire plus jeune et peut-être plus proche de ses élèves?
Quel est l’âge idéal d’un enseignant? (mention à l’élève qui a répondu en me demandant mon âge!)
Pourquoi y a-t-il pénurie d’enseignants?
Comment faire pour y remédier?
Est-ce qu’on pourrait faire la même chose avec les infirmiers/infirmières?
Attention quand même à la posture professionnelle: on est en négos en ce moment, les élèves vont probablement soulever le point. Il faut quand même garder une certaine neutralité quand on répond aux questions.
Ce type de nouvelle peut aussi être l’occasion d’aborder la question des stéréotypes. Ceux que nous avons envers les retraités, mais aussi ceux que les gens peuvent avoir envers les eux, les jeunes. Et tous les autres qui existent.
En gros, un macaque a été utilisé pour tester un implant neuronal. Grâce à cet implant, il peut jouer à Pong sans utiliser la manette, uniquement avec son esprit.
Le singe et son jeu
Il a été entraîné pendant six semaines et récompensé avec des frappés aux bananes.
Le but ultime est de développer un produit qui permettrait à des personnes paralysées d’utiliser un téléphone intelligent. Cela simplifierait énormément leur vie.
Le dispositif enregistrait également des informations neuronales sur l’animal, ce qui fait qu’à un certain moment, il était même possible de prévoir ses mouvements.
Cette technologie suscite beaucoup de questions éthiques que l’on pourrait poser aux élèves pour animer la discussion:
-Voudriez-vous avoir un implant de ce genre dans le cerveau?
-Trouveriez-vous pratique de pouvoir utiliser des appareils électroniques avec votre esprit?
-Pensez-vous que ce genre de technologie pourrait être utilisé pour de mauvaises raisons?
-Pensez-vous que les entreprises pourraient avoir intérêt à utiliser ces implants?
-Faudrait-il installer un anti-virus sur notre implant?
-Faudrait-il faire des mises à jour?
-Faudrait-il bloquer les pop-up publicitaires?
On pourrait même faire le lien avec leurs téléphones intelligents et les informations personnelles qu’ils y partagent, sachant que lorsqu’une technologie existe, elle sera forcément utilisée autant pour le bien que pour le pire.
Beaucoup de sujets peuvent faire l’objets de réflexions éthiques. On peut également les faire en utilisant différents canevas, il semble y avoir autant de façons de faire que d’enseignants différents.
Je vous présente la mienne, qui semble bien fonctionner.
J’aime beaucoup utiliser des nouvelles de l’actualités. C’est quand même un peu notre rôle de citoyen que de s’informer sur ce qui se passe autour de nous pour pouvoir se positionner. Une fois nos positions bien réfléchies, nous pouvons déterminer si nous choisissons d’intervenir, de quelle façon, et quelles en seront les conséquences.
Quand j’écris cela, j’ai de la difficulté à comprendre comment nous pouvons être considérés comme une « petite matière ». N’importe qui peut dire et faire n’importe quoi de façon publique grâce aux réseaux sociaux, ça devrait être un argument suffisant pour déterminer que la formation d’un esprit critique et d’un minimum de jugement est quelque chose d’essentiel pour nos jeunes.
Mais bref.
J’utilisais deux articles de l’actualité que j’ai un peu tronqués pour les rendre plus faciles à travailler. Ces travaux sont donc parmi les premières réflexions éthiques des élèves. Il faut aussi dire qu’en quatrième secondaire, on a vraiment le temps de se pencher sur la question, contrairement aux autres niveaux.
Le premier article porte sur le retour des cours d’éducation sexuelle dans les écoles. En gros, est-ce à l’école ou aux parents de décider quelles sont les connaissances que les jeunes doivent avoir en matière de sexualité, et pourquoi?
Le deuxième article porte sur la création d’un jeu vidéo inspiré de la tuerie de l’école de Dawson. Le joueur est amené à se mettre dans la peau du tueur et doit éliminer le plus d’étudiants possibles dans un court laps de temps. Le créateur du jeu ne faisait pas d’argent avec son jeu et l’a retiré dès que des gens lui ont mentionné être heurtés par ce jeu. Par contre, il n’y était pas obligé par la loi. D’autres jeux sont également inspirés de faits réels, mais on choisit généralement des faits qui datent de longtemps (par exemple les guerres mondiales).
Évidemment, les deux réflexions peuvent être faites de façon indépendantes. Vous trouverez le document de travail ici:
Merci de respecter la valeur de mon travail en laissant mon nom sur les copies si vous décidez d’utiliser mes exercices en classe. Si vous vous en inspirez largement, il serait apprécié que ce soit mentionné sur vos copies. Je mets beaucoup d’heures (bénévoles!) dans la création de tout ce matériel.
Les grandes lignes de l’histoire sont les suivantes: un étudiant qui suivait un cours en art très spécialisé appréciait beaucoup son enseignant, malgré le fait qu’il n’ait jamais pu le rencontrer en personne. En effet, dans plusieurs université, les cours sont entièrement en ligne depuis le début de l’année scolaire.
À un certain moment, dans son parcours, l’étudiant a eu une question très pointue à poser et il s’est dit que c’était l’occasion d’entrer en communication directe avec l’enseignant qu’il apprécie tellement. Il a fait un recherche pour trouver son adresse courriel et il est plutôt tombé sur une notice nécrologique.
Il a été dévasté d’apprendre que son enseignant était décédé depuis l’année dernière. Selon l’étudiant, ça change complètement son état d’esprit quand il regarde les vidéos maintenant. Il aurait préféré être avisé à l’avance que l’enseignant était mort.
On peut poser plusieurs questions aux élèves. Souhaitez-vous être avisé si vous suivez un cours en ligne d’un enseignant qui était décédé? Qu’est-ce qui est différent entre suivre un cours en ligne d’un prof décédé ou regarder un film dont certains acteurs sont décédés? Est-ce que l’université doit payer quelqu’un dans cette situation? Qui reçoit le salaire?
Évidemment, c’est un autre enseignant qui encadre les élèves, reçoit les travaux et fait la correction. Mais il n’a pas à donner la prestation de cours, donc techniquement, sa tâche est allégée.
Qui donne l’autorisation d’utiliser les cours préalablement enregistrés d’un enseignant? Est-ce que c’est lui qui devait donner l’accord à l’avance, ou ce sont ses enfants? Auriez-vous un malaise si vous étiez le fils ou la fille de cet enseignant?
Et nous, en tant que prof, avons-nous envie de continuer même après notre trépas?
On peut aussi faire un lien avec les questions qui se posent quant à l’identité numérique qui nous survit après notre mort. Par exemple, que devrait-il se passer avec notre compte Facebook, Tik Tok et compagnie après notre décès?
Normalement, ce genre de nouvelles n’aurait pas été dans mes premiers choix pour l’actualité de début de cours. Je trouve que c’est un peu beaucoup spécialisé, et que ça risque de rejoindre assez peu d’élèves.
Sauf qu’on n’est pas normalement. On est en pleine pandémie. Depuis un an, ce qui fait la une de tout, tout le temps, c’est la pandémie. Il faut rester alerte pour suivre les changements de zone, de mesures, de règlements. Donc on suit la pandémie à la minute près depuis pratiquement un an.
Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais moi, des fois, j’en ai un peu mon voyage. Et les élèves aussi. Alors je leur ai proposé d’essayer, autant que possible, de se pencher sur les nouvelles non-covid pour les actualités de début de cours. À moins que ce soit de bonnes nouvelles, disons. Ils étaient super d’accord.
Donc je suis arrivée avec ça, le plus vieil ADN au monde séquencé sur des mammouths. Je vous invite à lire la nouvelle ici, sur le site de Radio-Canada:
Alors si je vous résume le tout en fonction de ce que j’ai compris. le plus vieil ADN séquencé au monde datait auparavant de 500 000 à 700 000 ans. Récemment, on a pu extraire de l’ADN provenant de restes de fossiles de mammouth provenant du large de la Sibérie. Ces fossiles avaient été retrouvés dans les années 1970.
Les 3 mammouths retrouvés ont reçu des noms et les plus vieux des trois, nommé Krestovka, daterait de 1.65 millions d’années. C’est 1000 fois plus vieux que les restes de Vikings.
C’est grâce au réchauffement climatique que l’on a pu retrouver ces fossiles. Les scientifiques sont donc enthousiastes à l’idée d’en retrouver encore plusieurs autres dans les prochaines années. La technologie actuelle nous permettrait d’en extraire plein d’informations scientifiques super exclusives.
Mais! : plusieurs questions:
Est-ce que c’est une bonne nouvelle que de trouver autant de fossiles? La fonte du pergélisol est un drame, c’est la catastrophe du réchauffement climatique. Peut-on s’en réjouir? En même temps, même si on déplore le réchauffement climatique et qu’on refuse d’en « profiter », il aura lieu quand même.
Risque-t-on de trouver de mauvaises surprises? Genre des virus super mortels comme dans les films de science-fiction qui pourraient avoir des conséquences désastreuses sur l’humanité?
Si nous le pouvons, devrions-nous cloner des mammouths? Ainsi que toutes les autres espèces disparues? On pourrait faire de supers élevages de mammouths pour exploiter la viande et la laine. En même temps, s’ils sont disparus, ce n’est pas pour rien. La nature avait peut-être une bonne raison de les faire disparaitre. Ou pas.
Dans le cas des dodos par exemple, sur l’île Maurice. Ils ont été exterminés suite à une erreur de l’Homme. Si on pouvait les cloner et les ramener, devrions-nous le faire?
Cliquez sur l’image pour vous rendre à la fiche de Wikipédia à propos du Dodo, un animal trop facile à capturer et trop délicieux pour survivre à sa découverte par l’humanité.
Il y a eu des discussions plutôt intéressantes sur les dérives possibles de la technologie (ce n’est pas parce qu’on peut faire quelque chose qu’on doit nécessairement le faire) et sur l’utilité en général de l’éthique. On peut faire un lien avec les technologies médicales, par exemple.