1er cycle, 2eme cycle, Actualités, L'application de la justice, L'ordre social

Un fusil d’assaut pour enfants

La nouvelle a de quoi surprendre, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais oui, une entreprise Américain a choisi de commercialiser des fusils d’assaut pour enfants. Le fusil

Aperçu de la nouvelle

en question est appelé le JR-15 (pour junior) et est une version mini d’un modèle pour adulte qui était déjà sur le marché.

Vous trouverez les détails de la nouvelle ici: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1863429/etats-unis-fusil-arme-enfants-jr15-lobby

L’argumentation de l’entreprise, c’est que les enfants pourront apprendre le tir sur une arme véritable « comme celle de papa et maman », et que s’ils apprennent le tir correctement sur une arme réelle, ce sera plus sécuritaire. Il faut garder en tête que les armes sont beaucoup plus répandues aux États-Unis qu’au Canada.

Ironiquement, à peu près en même temps que je terminais la lecture de cette nouvelle, je suis tombée sur un autre article qui indiquait que les fusillades à Toronto étaient plus fréquentes que jamais, et surtout que les personnes impliquées dans ces fusillades étaient de plus en plus jeunes. Vous pourrez lire cette nouvelle ici: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1863308/violence-armes-a-feu-fusils-jeunes-pauvrete

Aperçu de la nouvelle

En mettant ces deux nouvelles en perspective l’une avec l’autre, ça m’a inspiré une réflexion éthique.

Aperçu du texte d’informations

Pour commencer, j’ai composé un texte de deux pages comportant des informations rapportées dans les deux articles, mais aussi quelques pistes de réflexion et des arguments.

Le texte comporte peut-être un peu plus d’arguments en faveur des armes pour les enfants que des arguments en leur défaveur. Étant donné la perception des armes à feu que nous avons généralement au Québec, j’ai pensé que ce n’était pas un problème en tant que tel parce que je suppose que les élèves auront plus de facilité à trouver les arguments qui sont contre, même s’ils ne sont pas tous explicitement écrits dans le texte.

J’ai aussi prévu un document de questions de compréhension pour aller avec le texte.

Des questions de compréhension en lien avec le texte

Le gabarit de réflexion éthique que j’ai utilisé pour que les élèves fassent la réflexion est toujours sensiblement le même, et il comprend une grille d’évaluation à la fin.

Finalement, j’ai préparé un document « corrigé » avec des suggestions de bonnes réponses. Comme dans beaucoup de situations éthiques, il pourrait y avoir plusieurs autres bonnes réponses à ajouter au document, en fonction des idées qui s’ajoutent et des discussions qui auront lieu en classe. Si l’élève est capable de faire valoir son point de vue logiquement, en tenant compte du vivre-ensemble et du bien commun, des réponses différentes pourraient être acceptable.

Aperçu du document-corrigé

Ces suggestions de réponses sont intégrées dans un document projetable de type Power Point, ce qui fait que le document pourrait être réservé à l’usage de l’enseignant pour la correction, mais qu’il pourrait aussi être projet aux élèves pour une correction collective.

Bref, cette chouette réflexion éthique vous sera accessible sur le site Mieux Enseigner, en échange de quelques deniers, et c’est par ici: https://www.mieuxenseigner.ca/boutique/la-prof-decr

Actualités

Erreur de transfert d’embryon dans une clinique de fertilité américaine

Les embryons de deux couples ont été échangés quelque part dans le processus, et chaque mère s’est retrouvée à porter l’enfant de l’autre. Les deux couples ont été informés de l’erreur seulement plusieurs mois après la naissance des bébés.

Vous pouvez lire la nouvelle dans sa version complète ici: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1838399/couple-californien-poursuite-echange-embryons-in-vitro

Évidemment, ils poursuivront la clinique en justice.

Les deux couples ont choisi d’échanger leurs bébés, pour avoir celui qui leur est génétiquement lié.

Un aperçu de ce que je présente aux élèves

Un sujet qui suscite beaucoup de commentaires et de questions:

  • Ont-elles bien fait de d’échanger les bébés?
  • Aurait-il été préférable qu’elles gardent le bébé qu’elles ont porté et élevé?
  • Peut-il être dommageable d’échanger les bébé étant donné qu’ils ont eu le temps d’établir en lien d’attachement entre les parents et le bébé?
  • Qu’est-ce qui détermine le lien de filiation entre un enfant et son parent?
  • Est-ce que le lien biologique est plus important que le lien affectif?
  • Que faire si un couple veut échanger le bébé et l’autre couple ne veut pas?

J’ai terminé la discussion en leur racontant l’histoire du roi Salomon, qui avait proposé de mettre fin à une dispute entre deux femmes qui voulaient le même bébé en le coupant en deux pour que chacune ait sa moitié. Ils ont été surpris…!

Actualités

Le don de sang

Photo de roberto carrafa sur Pexels.com

Des opérations chirurgicales doivent être reportées à cause d’une diminution des réserves de sang O+ chez Héma-Québec.

Vous pouvez lire la nouvelle dans son intégralité ici: https://www.lapresse.ca/actualites/sante/2021-10-21/probleme-d-approvisionnement-en-sang-o/certaines-operations-doivent-etre-reportees.php

Je profite du sujet pour parler des groupes sanguins et du don de sang avec les élèves. Je suis moi-même allée donner du sang à de multiples occasions, alors je leur parle de tout le processus et du questionnaire auquel doivent se soumettre les donneurs de sang. Ils sont souvent étonnés du processus parce qu’ils se disent que pour avoir des réserves de sang sécuritaires, il suffit de tester les dons reçus.

C’est l’occasion de leur parler de la « période fenêtre » au cours de laquelle les gens peuvent avoir eu des comportements à risque et être contaminés, mais que les tests ne détectent pas les maladies. C’est pourquoi, au Québec, nous voulons que les volontaires qui donnent leur sang le fassent pour des raisons purement altruistes. Les donneurs ne sont donc pas rémunérés. À d’autres endroits, les gens peuvent être rémunérés pour leurs dons. Leur motivation première n’est donc pas toujours de vouloir rendre service.

Une partie de ce que je présente aux élèves

La question éthique devient alors de savoir si, au Québec, nous devrions rémunérer les gens qui donnent leur sang, sachant que les donneurs seraient alors peut-être plus nombreux, mais qu’ils le feraient pour d’autres raisons que seulement l’altruisme. Quelques questions qui peuvent être posées aux élèves pour animer la discussion:

  • Devrait-on payer les gens pour qu’ils participent au dons de sang?
  • Actuellement, il y a déjà un programme de reconnaissance qui donne des épinglettes.
  • On pourrait également rémunérer les gens pour d’autres produits: organes, sperme, ovules, comme ça se fait aux États-Unis
  • Quelles seraient les conséquences positives à rémunérer les gens en échange de leurs dons?
  • Quelles seraient les conséquences négatives de rémunérer les gens en échange de leurs dons?
  • La sécurité serait-elle trop compromise si on récompensait les gens pour leurs dons?

C’est un sujet qui ferait un bon point de départ pour une réflexion éthique…

Actualités

Freaky Hoody, le prof tatoué

Un aperçu de son allure physique

Il est l’homme le plus tatoué de toute la France!

La nouvelle de La Presse se trouve ici dans sa version intégrale: https://www.lapresse.ca/actualites/insolite/2020-09-23/freaky-hoody-instituteur-le-jour-star-du-tatouage-la-nuit.php

Sylvain Hélaine de son vrai nom, alias Freaky Hoody, s’est fait tatouer le corps, le visage, la langue et même l’intérieur des yeux.

Les tatouages dans les yeux sont interdits en France parce que c’est une pratique très risquée. Il a donc dû se rendre en Suisse pour y avoir accès.

Selon lui, ses tatouages sont une démarche artistique. Il dit que c’est un projet en constante évolution et qu’il finira peut-être sa vie couvert d’encre noire, mais que c’est une éventualité de sa créativité en constante progression.

Ses tatouages lui coûtent très cher, alors il a habité chez sa mère jusqu’à l’âge de 33 ans, puisque son salaire d’instituteur ne lui permettait pas de s’offrir des tatouages et une maison à la fois.

On pourrait se questionner sur sa posture professionnelle en tant qu’enseignant au primaire.

  • Est-ce que les enfants auront peur de lui?
  • Est-ce qu’il les encouragera à se faire tatouer?
  • Il se pourrait que les enfants s’habituent en fait à son physique, et deviennent plus ouverts d’esprit.
  • Est-ce que l’apparence physique est si importante?
  • S’il avait eu un accident de la route qui lui avait laissé des cicatrices plutôt que des tatouages, est-ce que la conclusion serait la même?
  • Est-ce que ça peut être une belle occasion de montrer aux enfants que l’apparence physique est superficielle?
  • En même temps, est-ce que c’est vrai que l’apparence physique ne compte pas?
  • Est-ce qu’on peut être désavantagé par notre physique pour certains emplois ou projets?
  • Est-ce qu’on peut être avantagé par notre physique pour certains emplois ou projets?
  • Accepteriez-vous que cet homme vous enseigne?
  • Accepteriez-vous qu’il enseigne à vos enfant?
  • Est-ce que c’est une bonne démarche ou c’est uniquement de la provocation?
  • Est-ce que les enseignants doivent s’habiller ou se présenter d’une certaine façon?
  • Si oui, laquelle?
Ce que je présente aux élèves.

On pourrait amener la discussion sur la possibilité (ou non) de porter certains vêtements qui pourraient refléter nos valeurs politiques, sociales, culturelles, environnementales. Un enseignant aurait-il le droit de porter un t-shirt anti-vaccin? Un t-shirt qui fait la promotion de l’énergie électrique? Du compostage? D’un groupe de musique fasciste? D’un parti politique? Plusieurs questions peuvent être posées. La posture professionnelle nous donne des balises, mais ces balises peuvent être plus ou moins spécifiques selon la situation. Il serait intéressant de connaître le point de vue des élèves sur la question. Sont-ils vraiment influencés par les opinions de leurs enseignants? Jusqu’à quel point?

Si vous avez LA réponse, dites-le moi!

Actualités

Le confinement a profité aux cégépiens tricheurs

Avec mes élèves de 2ème secondaire, j’aborde la réflexion éthique en leur parlant de différentes situations liées à la tricherie.

Mon amorce est cet article, concernant des étudiants au Cégep qui auraient abondamment triché pendant leurs évaluations faites à distance.

Vous trouverez l’article complet ici: https://www.ledevoir.com/societe/education/584787/education-la-tricherie-a-exploseau-cegep?fbclid=IwAR3LeIObxRyZDktV-9iD6W-A28w4NCgWeQ8cxvcDYRVNdAgTdDpxg02ZO8o

Évidemment, le but ici n’est pas de se positionner pour ou contre la triche. Ce serait un peu vain. Le but est plutôt d’aborder la question en se demandant pourquoi les élèves trichent, pourquoi on les évalue et quelles sont les conséquences à la tricherie.

Certains élèves deviennent un peu mal à l’aise quand je leur présente différentes méthodes (les classiques de notre temps, quand on n’avait pas internet, puis les variantes techno) ou encore quand je leur demande quels sont les avantages de tricher. « On dirait que tu veux nous aider à tricher, ou nous encourager à le faire! ».

Non, mais on sait que vous allez le faire quand même. La question, c’est de savoir pourquoi nous on doit vous en empêcher. Quelles sont les conséquences de le faire et surtout, qui devra assumer ces conséquences. Pourquoi on veut avoir une bonne note? Pour avoir une récompense de nos parents (motivation extrinsèque)? Pour savoir si on est sur la bonne voie et ce qu’il nous faut améliorer, le cas échéant? Pour la satisfaction du travail bien fait (motivation intrinsèque)?

Alors que beaucoup de nos élèves ont eu à suivre des cours à distance pour une plus ou moins longue période (selon les régions) et alors que les moyens technologiques permettant de tricher dépassent (avouons-le) les moyens et les compétences que nous avons pour éviter que ça se produise, il peut être utile de sensibiliser les élèves. D’autant plus que notre rôle, en tant qu’enseignants, devrait surtout être de susciter chez les élèves la curiosité, le désir d’apprendre, la motivation de connaître, plutôt que le seul désir de « performer pour performer ».

C’est aussi un bon exemple pour montrer aux élèves pourquoi on doit regarder les deux côtés de la médaille. Si on veut enrayer la fraude, le mensonge, la violence, le vol, etc., il faut d’abord se demander quelles sont les bonnes raisons que les gens ont d’agir ainsi. S’ils le font, c’est rarement par amour pur du vol, du mensonge, de la fraude ou autre. Le plus souvent, c’est parce qu’un bénéfice positif est à la clé.

Bref, voici quelques questions que je pose aux élèves pour animer la discussion:

  • Quel est l’objectif d’une évaluation?
  • Avez-vous déjà fait une évaluation à distance?
  • Comment devrait-on punir un tricheur ?
  • Qu’est-ce que tricher?
  • Pourquoi les étudiants trichent-ils?
  • Quels sont les inconvénients à la triche?
  • Quels sont les avantages de tricher?
  • Quelles sont les conséquences de tricher?
  • Quelles sont les conséquences de refuser de tricher?

Avec ce cours, j’ai eu des discussions très intéressantes avec les élèves au sujet de la tricherie bien sûr, mais aussi de la façon dont leurs familles gèrent les résultats scolaires. Comment ils perçoivent la réussite, l’objectif des examens, les informations que ces évaluations sont supposées fournir.

Pour eux, une évaluation est utile pour l’enseignant seulement. On en a besoin pour classer les élèves et c’est tout. Le concept de l’évaluation formative, qui leur permet de s’ajuster en début d’année pour aller le meilleur résultat possible à la fin, c’était une agréable révélation. Un soulagement pour plusieurs. Ils redevenaient maîtres de leur réussite, ce n’était plus soumis aux seuls caprices d’un enseignant plus ou moins exigeant.

Nous avons la chance, à notre école, d’avoir sur place une conseillère pédagogique qui nous accompagne dans la rétroaction, l’évaluation, la motivation et plein d’autres sujets. La nature de notre cours est quand même particulière (très grand nombre d’élèves, beaucoup de sujets divers, la correction doit être ultra stratégique pour nous éviter de mourir ensevelis, très peu d’heures de cours à l’horaire, etc). Si vous disposez d’une semblable ressource dans votre école, il peut être vraiment gagnant de présenter votre réalité et d’échanger avec cette personne. Nous pouvons être des acteurs extrêmement utiles dans notre milieu, alors que nous sommes souvent vus comme des porteurs d’eau, ceux qui tirent les petites matières par la queue.

Il est étrange, en 2021, d’être obligés d’expliquer pourquoi un cours qui sert à développer l’esprit critique est aussi important quand on regarde ce qui se passe autour de nous, mais il n’en tient qu’à nous de faire nos preuves!

2eme cycle, Actualités, Éthique en général

Exercices de réflexions éthiques

Photo de Pixabay sur Pexels.com

Pour devenir habile à rédiger des réflexions éthiques, il est nécessaire de s’exercer. Au début de l’année scolaire, je fais plusieurs exemples avec eux, en décortiquant toutes les étapes. On en refait oralement au début de chaque cours avec la période de discussion autour de l’actualité. Mais éventuellement, les élèves doivent s’exercer à les faire eux-mêmes.

C’est dans cet esprit que s’inscrit cet exercice. À partir de deux articles de l’actualité (deux vrais, pas écourtés, résumés ou remaniés), les élèves doivent compléter toutes les étapes de la réflexion éthique, telles que nous les avons travaillées durant l’année. Au moment de faire ces exercices, c’est un canevas qu’ils connaissent.

Le même travail pourrait être fait avec beaucoup d’articles différents. J’en ai choisi deux qui me semblaient assez simples à travailler, pas trop longs à lire et qui passeraient bien à travers le temps pour pouvoir conserver le travail et le corrigé d’une année à l’autre.

Il serait pertinent d’imprimer plusieurs copies des textes et de permettre aux élèves d’écrire et de surligner dessus. Je crois que ce serait une meilleure stratégie que juste leur faire lire à l’écran, ou imprimer des photocopies sur lesquelles on leur demande de ne pas écrire pour pouvoir les utiliser d’un groupe à l’autre. De toute façon, en cette ère covid, je crois que c’est une pratique qui n’est vraiment pas recommandée.

Le premier article porte sur des requins qui ont été pêchés pour éviter les attaques envers les baigneurs. On peut voir la situation en se disant qu’il n’est pas très correct de tuer des animaux dont l’espèce devrait être protégée pour permettre des activités de loisirs aux humains qui envahissent un territoire qui n’est pas le leur. On pourrait également parler de l’économie du tourisme et de toutes les personnes/familles qui en ont besoin pour vivre.

L’article est ici: https://www.lapresse.ca/environnement/especes-en-danger/201405/07/01-4764376-australie-170-requins-captures-pour-un-programme-controverse.php

PHOTO ANDREW FOX, ARCHIVES BLOOMBERG NEWS

Le deuxième article est un peu dans le même esprit. Il porte sur des éléphants qui auraient été tués par vengeance par des employés d’une plantation de palmiers à huile. Les éléphants seraient entrés dans la plantation et auraient détruit leur paillotes. D’un sens, on pourrait se dire que les humains n’avaient pas à éliminer des animaux en voie d’extinction, que si les éléphants sont entrés dans la plantation, c’est probablement parce que leur habitat a été détruit et que ce sont les humains qui sont sur leur territoire. D’un autre côté, les employés n’ont peut-être pas beaucoup de ressources, ne savaient peut-être pas quoi faire d’autre (manque d’éducation) et doivent bien habiter quelque part eux aussi.

L’article est ici: https://www.lapresse.ca/environnement/especes-menacees/201211/12/01-4592766-des-elephants-menaces-dextinction-tues-par-vengeance.php

PHOTO CHAIDEER MAHYUDDIN, ARCHIVES AFP

Le document de travail de l’élève est ici:

Merci de respecter la valeur de mon travail en laissant mon nom sur les copies si vous décidez d’utiliser mes exercices en classe. Si vous vous en inspirez largement, il serait apprécié que ce soit mentionné sur vos copies. Je mets beaucoup d’heures (bénévoles!) dans la création de tout ce matériel.

Si vous avez besoin du corrigé, faudra le demander, je ne le laisse pas direct sur les zinternets ! 😉

P.S Si jamais ça te tente de m’aider à financer l’hébergement du site, gêne-toi pas!

Actualités

Des profs retraités en renfort

Il y a actuellement pénurie d’enseignants légalement qualifiés. Nous le savons, les parents le savent, les élèves le savent aussi. C’est le cas depuis le début de l’année scolaire et c’est encore malheureusement le cas.

Depuis septembre, le gouvernement propose diverses stratégies, dont celle de faire revenir les profs retraités dans les écoles. Vous pourrez lire la nouvelle dans sa version intégrale ici: https://www.journaldequebec.com/2020/09/22/les-profs-retraites-en-renfort-quebec-espere-convaincre-800-enseignants-de-reprendre-du-service

Il peut être intéressant de demander aux élèves ce qu’ils en pensent. Est-ce une bonne idée de faire revenir les profs retraités? Sinon, quelle solution pouvons-nous trouver pour résoudre la pénurie d’enseignants légalement qualifiés? Quelques questions qui peuvent alimenter la discussion:

  • Les enseignants retraités peuvent-ils être aussi bons que les autres profs « moins vieux »?
  • Les enseignants retraités peuvent-ils être meilleurs que les autres profs « moins vieux »?
  • Seront-ils aussi habiles avec la technologie?
  • L’écart d’âge serait-il trop grand avec les élèves?
  • Est-ce que l’expérience et les connaissances acquises seraient un avantage pour les élèves?
  • Vaut-il mieux un prof plus âgé et plus expérimenté ou un stagiaire plus jeune et peut-être plus proche de ses élèves?
  • Quel est l’âge idéal d’un enseignant? (mention à l’élève qui a répondu en me demandant mon âge!)
  • Pourquoi y a-t-il pénurie d’enseignants?
  • Comment faire pour y remédier?
  • Est-ce qu’on pourrait faire la même chose avec les infirmiers/infirmières?

Attention quand même à la posture professionnelle: on est en négos en ce moment, les élèves vont probablement soulever le point. Il faut quand même garder une certaine neutralité quand on répond aux questions.

Ce type de nouvelle peut aussi être l’occasion d’aborder la question des stéréotypes. Ceux que nous avons envers les retraités, mais aussi ceux que les gens peuvent avoir envers les eux, les jeunes. Et tous les autres qui existent.

Actualités, Éthique en général

Se questionner sur l’actualité

Je commence tous les cours en demandant aux élèves ce qu’ils ont entendu de bon aux nouvelles, et on en discute. C’est un peu une façon d’ouvrir la discussion, de se réveiller le matin, de se mettre en mode « discussion ». Ça me permet aussi d’entendre ce qui les préoccupe, ce qui les intéresse. On peut aussi recadrer certaines informations qu’ils entendent et qu’ils ne comprennent pas très bien.

Photo de cottonbro sur Pexels.com

C’est l’occasion aussi de travailler la réflexion éthique. On le fait oralement, en début de cours, mais le fait de questionner plusieurs aspect d’une nouvelle leur fait vraiment comprendre l’intérêt de la réflexion éthique. À une époque où tout le monde peut donner son opinion sur n’importe quoi dans les réseaux sociaux, ils voient l’utilité de se poser et de se questionner pour en arriver à la fin à une opinion qui repose sur des faits et des arguments.

Pour les habituer à faire la différence entre un sujet qui peut être éthique et un qui ne l’est pas, j’aime bien ajouter un petit devoir à leur document de travail. C’est d’ailleurs le seul devoir qu’ils ont en ECR (à moins d’avoir des travaux ou des cours à reprendre).

On pourrait également s’en servir comme travail à faire en classe si les élèves ont accès à Internet. Ils pourraient compléter le document (individuellement ou en équipe), puis présenter la nouvelle de leur choix au reste du groupe. On pourrait également s’en servir comme évaluation pour vérifier si les élèves sont capables d’entamer une démarche de réflexion éthique.

Aperçu du document de travail

En gros, ils doivent identifier la nouvelle et la résumer en présentant les faits qui sont utiles pour la réflexion éthique. Ainsi, s’ils parlent du lieu où s’est produit l’événement, c’est parce que qu’il est utile de le savoir pour prendre position. Ils doivent éliminer les détails qui sont simplement descriptif et se concentrer sur les repères qui peuvent changer l’opinion du lecteur.

Ensuite, ils doivent composer des questions éthique, puis identifier les personnes ou les groupes en conflits et leurs valeurs respectives. Le plus souvent, les valeurs ne sont pas indiquées explicitement dans l’article, dont les élèves doivent y réfléchir et répondre par déduction. C’est la même chose pour les arguments, ils sont parfois sous-entendus dans l’article plus que clairement écrits.

À la fin, l’élève est invité à donner son opinion. Je demande toujours à ce qu’ils appuient leur prise de position avec deux arguments. Les arguments doivent aussi dépasser le seul cercle de leur égo. Donc ils doivent éviter les arguments de type « parce que moi j’aime/je n’aime pas » ou encore « parce que je veux avoir le droit de faire ceci ou cela ».

Les élèves réalisent rapidement que s’ils ont choisi une nouvelle qui n’est pas matière à débat éthique (par exemple les résultats du hockey, ou un article qui indique les gagnants aux Oscar) parce qu’ils se retrouvent bloqués à la partie où ils doivent indiquer les personnes/groupes impliqués dans le conflit.

En quatrième secondaire, comme nous avons beaucoup plus de temps, j’aimais bien faire l’activité de façon formative en début d’année, puis la refaire et l’évaluer plus tard dans l’année. Le fait de le faire en début d’année fait en sorte que les élèves amènent des nouvelles qui sont plus pertinentes dans la l’introduction « Actualités » de début de cours. En fin d’année, on peut voir s’ils ont vraiment saisi les concepts importants de la réflexion éthique.

Pour télécharger le document de travail, c’est ici:

Merci de respecter la valeur de mon travail en laissant mon nom sur les copies si vous décidez d’utiliser mes exercices en classe. Si vous vous en inspirez largement, il serait apprécié que ce soit mentionné sur vos copies. Je mets beaucoup d’heures (bénévoles!) dans la création de tout ce matériel.

P.S Si jamais ça te tente de m’aider à financer l’hébergement du site, gêne-toi pas!

Actualités

Une pilule qui garantit le bonheur

Elle est toute simple, la question: achèteriez-vous une pilule qui vous rendrait heureux, peu importe les événements?

Vous pourrez lire la nouvelle en entier par ici: https://www.journaldemontreal.com/2020/09/23/une-pilule-bonheur-a-50–par-mois

On découvre en lisant l’article qu’il s’agit en fait d’un produit naturel qui a la prétention d’augmenter notre bonne humeur. Il coûte 50$ par mois et n’a pas été homologué par Santé Canada. Pas de raison scientifique d’envahir les pharmacies, donc.

MAIS, pour les besoins de la cause, on peut quand même poser la question théoriquement, en se questionnant sur la pertinence d’un produit qui fonctionnerait réellement.

On peut poser plusieurs questions aux élèves pour alimenter la discussion:

  • Achèteriez-vous une pilule qui vous permettrait d’être toujours heureux, peu importe les circonstances?
  • Est-il nécessaire d’être malheureux dans certaines circonstances? (ex: un décès survient. Même si on est triste, la personne ne reviendra pas).
  • Y a-t-il des situations où il peut être nécessaire d’être malheureux? Par exemple pour se pousser à se dépasser, à révéler le meilleur de soi-même?
  • Qu’est-ce que le bonheur/le malheur?
  • Quelle serait les conséquences sur une société d’un peuple qui serait toujours heureux peu importe les événements?
  • Peut-on réellement apprécier le bonheur si on ne connait jamais les autres émotions?
  • Serions-nous vraiment nous-même si nous étions toujours heureux? Jusqu’à quel point les émotions positives/négatives font-elles partie de notre personnalité?
  • Et beaucoup d’autres encore…
Actualités

Un singe joue à Pong grâce à un implant

Vous trouverez la nouvelle dans sa version intégrale ici: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1783526/singe-pong-jeu-video-implant-cerebral-neuralink-elon-musk

En gros, un macaque a été utilisé pour tester un implant neuronal. Grâce à cet implant, il peut jouer à Pong sans utiliser la manette, uniquement avec son esprit.

Le singe et son jeu

Il a été entraîné pendant six semaines et récompensé avec des frappés aux bananes.

Le but ultime est de développer un produit qui permettrait à des personnes paralysées d’utiliser un téléphone intelligent. Cela simplifierait énormément leur vie.

Le dispositif enregistrait également des informations neuronales sur l’animal, ce qui fait qu’à un certain moment, il était même possible de prévoir ses mouvements.

Cette technologie suscite beaucoup de questions éthiques que l’on pourrait poser aux élèves pour animer la discussion:

-Voudriez-vous avoir un implant de ce genre dans le cerveau?

-Trouveriez-vous pratique de pouvoir utiliser des appareils électroniques avec votre esprit?

-Pensez-vous que ce genre de technologie pourrait être utilisé pour de mauvaises raisons?

-Pensez-vous que les entreprises pourraient avoir intérêt à utiliser ces implants?

-Faudrait-il installer un anti-virus sur notre implant?

-Faudrait-il faire des mises à jour?

-Faudrait-il bloquer les pop-up publicitaires?

On pourrait même faire le lien avec leurs téléphones intelligents et les informations personnelles qu’ils y partagent, sachant que lorsqu’une technologie existe, elle sera forcément utilisée autant pour le bien que pour le pire.